L’exploitation artisanale du bois est définie comme étant un ensemble d’activités menées par des petits bûcherons indépendants, possédant ou non un permis, dans le but principal de vendre du bois de sciage sur le marché domestique.[1] Certains bûcherons artisanaux vendent également leur production sur les marchés d’Afrique de l’Est et d’Asie (voir Qui achète du bois congolais ?). Il faut aussi noter que de nombreux permis d’exploitation artisanale ont été détournés par des entreprises, particulièrement dans la province de Bandundu[2].
Les activités artisanales sont principalement exercées dans les forêts situées à proximité des routes d’accès, où elles génèrent des emplois et des revenus pour les travailleurs ruraux locaux. D’autre part, elles fournissent aux consommateurs urbains des produits abordables, complétant ainsi la production des concessions forestières. Depuis 15 ans, la production de bois d’œuvre artisanal a considérablement augmenté en raison de la hausse de la demande en bois de construction liée à la croissance de la population urbaine et à l’accroissement relatif du pouvoir d’achat de certaines classes urbaines.
Ce secteur reste largement informel en raison des vides juridiques et du manque de fiabilité du processus d’octroi des permis de coupe artisanale (PCA), particulièrement dans la Province orientale[3].
L’exploitation forestière artisanale a été décrite comme étant l’une des causes les plus préoccupantes de la déforestation en RDC [4].
Plus de 90 % du bois d’œuvre produit en RDC provient de l’exploitation artisanale et informelle. Dans une étude réalisée conjointement par le CIFOR et le CIRAD en 2014, le volume de l’exploitation artisanale est estimé à trois millions de mètres cubes de bois ronds. [5]
Alors que l’empreinte des concessions forestières est considérée comme faible, le secteur artisanal peut avoir des effets néfastes. Sans même tenir compte de la croissance démographique exponentielle décrite précédemment, le secteur artisanal produit déjà dix fois plus de bois que le secteur industriel. La carte ainsi que l’évolution historique présentées sur le site Internet de Global Forest Watch montrent clairement la hausse du phénomène de déboisement autour des principales infrastructures et zones urbaines où travaillent les bûcherons artisanaux. Les pratiques d’agriculture itinérante et la production de bois de chauffe viennent s’ajouter à ces facteurs.
[1] Lescuyer, 2014, CIFOR
[2] Greenpeace, 2012, 2013. Global Witness, 2012
[3] Lescuyer, 2014, CIFOR
[4] Managing a valuable resource: policy notes on increasing the sustainability of the DRC’s forest production. Banque mondiale, 2015
[5] Lescuyer, G. et al., 2014, Le marché domestique du sciage artisanal en République démocratique du Congo, document occasionnel 110. CIFOR, Bogor
[1] Lescuyer 2014. The domestic market for small-scale chainsaw milling in the Democratic Republic of Congo CIFOR
[2] Greenpeace, 2012, 2013. Global Witness, 2012
[3] Lescuyer 2014. CIFOR
[4] Managing a valuable resource : policy notes on increasing the sustainability of the DRC’s forest production. World Bank, 2015.
[5] Lescuyer G, & al. 2014. The domestic market for small-scale chainsaw milling in the Democratic Rep of Congo, Occasional Document 110. CIFOR, Bogor