15 juin 2021 : L'évaluation 2020 du portefeuille CAFI montre qu'aucun de ses programmes n'ignore les aspects de genre et que 25% des programmes y sont pleinement réceptifs. Le Conseil exécutif de CAFI veut poursuivre ses ambitions en matière de genre en 2021.
Agriculture à petite échelle, bois-énergie, régime foncier, planning familial : les femmes jouent un rôle central dans de nombreux secteurs couverts par CAFI, et elles sont des actrices importantes dans la réduction de la déforestation et la dégradation des forêts, afin de favoriser le développement durable. La prise en compte des aspects de genre dans les programmes financés par CAFI contribuent à l'autonomisation des femmes et des groupes marginalisés tels que les jeunes et les populations autochtones.
Le Secrétariat de CAFI a évalué, en étroite collaboration avec le Secrétariat du Fonds national REDD+ (FONAREDD) de la RDCongo, tous les programmes financés par CAFI, afin de déterminer s'ils ignorent le genre, y sont sensibles ou pleinement réceptifs. En 2020, cet exercice annuel a été mené pour la troisième fois.
Selon la méthodologie du marqueur de genre du Programme ONU-REDD, un programme pleinement réceptif au genre répond aux quatre critères suivants :
- Une analyse de genre a été menée pour soutenir la conception des activités du programme
- Les femmes et les groupes marginalisés peuvent participer aux activités du programme qui ont un impact sur leur vie et sur la forêt, et en bénéficier
- La participation des femmes, des hommes et des groupes marginalisés aux activités du programme et à la prise de décision fait l'objet d'un suivi et de rapports
- Les activités sensibles au genre sont budgétisées et l'expertise en matière de genre est mobilisée
Les programmes sensibles au genre répondent à au moins un de ces critères, et les programmes ignorant le genre n'en répondent à aucun.
L'objectif consistant à ce qu'au moins 15 % des programmes CAFI soient sensibles au genre a été atteint en 2019. Le Conseil d'administration de CAFI a ensuite revu ses ambitions à la hausse pour 2020, avec l’objectif d’avoir au moins 30 % des programmes évalués comme pleinement réceptifs au genre et un autre 20% de programmes évalués comme sensibles au genre avec trois critères sur quatre remplis.
Plusieurs mesures ont été prises pour clarifier les attentes en matière d'intégration de la dimension de genre et de fournir des orientations sur la manière d'inclure les aspects de genre dans les cycles de programmation.
Aperçu de l'évaluation du genre pour 2020
L'évaluation du genre pour 2020 montre que sur 24 programmes :
- Six programmes (25%) sont pleinement réceptifs au genre : en RDCongo, le PIREDD Sud-Ubangi, le PIREDD Equateur, le programme Société civile et le programme Planning familial, ainsi que deux subventions préparatoires - désormais cloturées - en Guinée équatoriale et en République du Congo. Bien que l'objectif de 30% n'ait pas été atteint, l'évaluation montre une augmentation de 17% en 2019 à 25% en 2020.
- Dix-huit programmes (75 %) sont sensibles à la dimension de genre. Parmi ceux-ci, trois programmes répondent à un critère, six programmes répondent à deux critères et neuf programmes - soit 38 % - répondent à trois critères. L'objectif de 20 % pour ces neuf derniers programmes est donc largement dépassé.
- Aucun programme n'a ignoré les aspects de genre.
Bonnes pratiques et résultats en matière d'intégration de la dimension genre
Les six programmes répondants au genre ont pu démontrer des résultats concrets sur la participation des femmes et les mesures prises pour que leurs voix soient entendues et que leurs besoins soient pris en compte tout au long du cycle de programmation :
- Le PIREDD Sud-Ubangi a organisé des activités de sensibilisation des femmes dans les domaines de la gouvernance et des méthodes contraceptives modernes au niveau global, provincial et territorial. Les femmes représentent 30% des membres des Comités Locaux de Développement.
- Le PIREDD Equateur a établi un système de suivi entre la FAO et les partenaires d'exécution pour renforcer la participation des femmes dans les structures de gouvernance du programme.
- Le programme de la société civile a organisé des consultations avec des organisations féminines de la société civile afin de tirer parti de leur expertise au sein du Groupe de travail sur le climat et la REDD (GTCRR). Le programme encourage les femmes à participer aux activités lors des missions sur le terrain.
- Les activités du programme PF-PROMIS sont entièrement axées sur l'amélioration de la santé des femmes et des familles en RDC en fournissant des méthodes contraceptives modernes ainsi qu’un soutien à la planification familiale. Le programme travaille actuellement sur la manière de mieux impliquer les hommes dans les activités de sensibilisation au planning familial.
- Le programme de subventions de préparation en Guinée équatoriale a mis en place des forums de discussion spécifiques pour les femmes afin de s'assurer que l'expertise et les opinions des femmes étaient prises en compte. En outre, la plupart des processus consultatifs comptaient 40 % de femmes.
- Le programme de subvention de préparation au GCF de la République du Congo a mené une étude approfondie des besoins des femmes spécifiquement liés à la REDD+, ainsi que des risques qui pourraient avoir un impact sur leur rôle, leurs coutumes, leurs moyens de subsistance et leur autonomisation. Un plan d'action pour l'égalité des sexes vise à garantir la pleine participation des femmes à la planification et à la mise en œuvre du projet.
Pour 2021, la décision du Conseil d'administration est d'accentuer encore ces ambitions.
Pour atteindre l'objectif de 30%, CAFI et le FONAREDD en RDC, travailleront conjointement avec les organisations de mise en œuvre pour développer et activer des plans d'action sur le genre pour chaque programme, qui en soulignera les rapports spécifiques et inclura un budget dédié pour améliorer l'intégration du genre.
Pour en savoir plus, lisez le Rapport annuel 2020 de CAFI.
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